Archive for February, 2014

February 28, 2014

Mission d’information sur le Projet « Eau pour la croissance et la réduction de la pauvreté » : Le président Abel Afouda satisfait de l’intérêt porté au projet par le Bénin

Le président du Partenariat Ouest-africain de l’Eau (Gwp/Ao), Abel Afouda, a effectué une mission d’information au Bénin du 26 au 28 Février dans le cadre du Projet « Eau pour la croissance et la réduction de la pauvreté dans le sous-bassin transfrontalier du Mékrou ». Les échanges avec les autorités des divers ministères impliqués ont été très fructueux selon ses déclarations à la presse hier, 27 février au cours d’une interview.

Béatrice Koumènougbo (Bénin)

Abel Afouda, Président du GWP/AO

Abel Afouda, Président du GWP/AO

Les autorités béninoises ont porté un grand intérêt aux échanges avec le président du Partenariat ouest-africain de l’eau, Abel Afouda, dans le cadre de la mission d’information sur le projet « Eau pour la croissance et la réduction de la pauvreté dans le sous-bassin transfrontalier de la Mékrou ». Dans une interview accordée à la presse, hier, 27 Février, il a expliqué les objectifs du projet et exprimé sa satisfaction quant à la disponibilité et l’écoute des autorités béninoises.

En effet, le président du Partenariat Ouest-africain pour l’eau a rencontré les autorités et cadres des ministères en charge de l’agriculture, de l’enseignement supérieur, de l’eau, de l’environnement. «Les échanges ont été très fructueux » a-t-il déclaré. Il a estimé que cet intérêt manifeste des autorités béninoises contribuera à une bonne mise en œuvre du projet au Bénin. Le 1er responsable du partenariat ouest africain de l’eau est revenu sur l’importance du projet.

Le projet « Eau pour la croissance et la réduction de la pauvreté dans le sous-bassin transfrontalier de la Mékrou », a été initié par le Partenariat mondial de l’eau et  soutenu financièrement par l’Union Européenne. Il sera mis en œuvre dans trois pays que sont le Bénin, le Burkina-Faso et le Niger. Selon Abel Afouda, ce projet permettra d’améliorer  les connaissances en matière de ressources en eau  au profit des populations, des maires et décideurs.  Le président du Gwp/ Ao a rappelé que l’eau c’est la vie. A cet effet, il est important de maîtriser la ressource eau pour éviter les catastrophes telles que les inondations. Pour illustrer l’importance du projet, il a rappelé les inondations qui ont lieu régulièrement dans le nord du Bénin. Selon lui, si les populations étaient suffisamment informées, elles prendraient les mesures nécessaires pour éviter les désagréments. C’est le cas des agriculteurs qui ont besoin de l’information nécessaire sur la ressource eau pour mieux planifier  leur production. Il est donc important d’informer non seulement les populations mais aussi les maires et autorités concernées. Ce projet permettra aux maires de mettre l’eau dans leur Plan de développement communal et aux décideurs, d’intégrer les programmes liés à l’eau dans les plans de développement. Abel Afouda a estimé que c’est un projet qui a de l’avenir étant donné que sa finalité est la réduction de la pauvreté à travers une meilleure connaissance des ressources en eau dans ce sous-bassin transfrontalier.

Interrogé sur la prochaine étape en ce qui concerne la mise en œuvre du projet, Abel Afouda a indiqué qu’après l’étape de l’information, le projet sera lancé au cours d’un atelier qui se tiendra à Ouagadougou en Mars 2014. Des ateliers  suivront dans tous les pays pour informer les populations et les décideurs. La première année du projet sera couronnée par la signature de convention pour une gestion harmonisée de la ressource eau entre les pays concernés.

February 25, 2014

Amanda Marlin, Cheffe de Plaidoyer et communication au WSSCC: « Il nous faut des objectifs réalistes et ambitieux pour l’agenda post-2015 »

Les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) ont le mérite de pousser des pays à faire plus d’efforts pour améliorer les conditions de vie de leurs populations. A quelques années des échéances, la cheffe de plaidoyer et  communication, au Conseil de concertation pour l’eau et l’assainissement (Wsscc), Amanda Marlin  donne un éclairage sur le processus d’élaboration de l’agenda post-2015. Dans cet entretien, elle affiche un optimisme pour l’avenir et milite pour l’identification des objectifs réalistes et ambitieux après 2015.

Amanda Marlin, Cheffe Plaidoyer et Communication au Wsscc

Amanda Marlin, Cheffe Plaidoyer et Communication au Wsscc

Le débat  sur l’agenda post 2015 reste au niveau institutionnel. Comment le ramener au niveau national et impliquer les tous les acteurs au niveau national ainsi que les communautés ?

Je pense qu’il faut agir au niveau national. Dans chaque pays, il  y a des Ong, des médias qui ont un grand rôle à jouer dans ce sens. Ils doivent mettre en avant les priorités. C’est de la responsabilité des organisations de développement, des gouvernements de parler avec le peuple des engagements post 2015. C’est ainsi que les populations seront impliquées. 

Est-ce que lorsqu’on parle de l’agenda post 2015 alors que les OMD ne sont pas atteints  dans la plupart des pays, cela ne crée pas une certaine confusion au sein des communautés ?

Il y a vraiment un risque si nous parlons trop d’après 2015. Parce que nous pouvons oublier des engagements à tenir. Donc, il faut continuer le travail sur les OMD et en même temps parler de l’après-2015. Beaucoup de personnes qui s’impliquent dans des débats. Je pense que le secteur de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, nous avons un bon exemple. Parce que des consultations ont été faites, et finalement nous avons réussi à avoir une position harmonisée, une vision commune. Des consultations sont nécessaires.

Je pense que si les gouvernements des pays africains s’impliquent dans l’identification des priorités, cela me donnerait plus d’optimisme. Parce qu’ils seront plus engagés dans la recherche de solutions à toutes les contraintes.

 

Et le suivi des engagements… 

En Afrique, il y aura une rencontre de Haut niveau à Washington. Auparavant nous avons tenu des réunions, nous avons dit qu’il y avait beaucoup de progrès. Mais il y avait des engagements tenus,  mais sur le terrain, il y a peu de progrès. La société civile et les médias ont un rôle à jouer pour amener les Etats à respecter leurs engagements. Je pense qu’il faudra surtout insisté sur les causes des retards de la réalisation des engagements. Est-ce qu’ils étaient très ambitieux ? Est-ce que nous n’étions pas quelque part convaincus que c’était important. Nous devons chercher à comprendre pourquoi  tel pays a fait des progrès et l’autre non.   

Beaucoup d’indicateurs des OMD ne seront pas atteints. Est-ce qu’il ne faudrait-il pas identifier des objectifs réalistes pour l’agenda post 2015 ?

Pour moi, nous devons à la fois avoir des engagements réalistes et ambitieux. Nous devons faire mieux et plus. Il y a beaucoup de personnes qui sont dans le besoin. C’est impérieux  d’avoir un équilibre entre les ambitions et les réalités. Nous pensons que nous devons tendre vers l’amélioration des progrès qui ont été réalisés dans beaucoup de domaines. Le processus doit être accéléré. 

Le plaidoyer pour les changements de comportements est souvent relégué au second plan. Comment mettre en avant cet aspect ?

Il y a un silence sur les sujets de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène. Si nous ne parlons pas de ces questions, les gouvernements n’entreprendront pas d’actions pour améliorer les indicateurs. Il nous faut démontrer qu’il y a de l’importance à avoir accès à ces services de base. Le fait de parler pousse les gouvernants à trouver des solutions. 

Est-ce que le Conseil pour la concertation pour l’eau et l’assainissement est  prêt à accompagner les Etats à réaliser les engagements qu’ils ont pris ?

Oui ! Nous sommes prêts à aider les gouvernements. Toutefois, il faut le souligner, ce n’est pas seulement l’argent qui va résoudre les problèmes d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. Ce sont parfois les approches qui posent des problèmes. Il faut une harmonisation des interventions. Nous n’allons pas fournir une aide financière mais il y aura aussi un soutien au plan technique.

Propos recueillis par  Alain TOSSOUNON et Idrissa SANE