Archive for November, 2014

November 26, 2014

Eau et assainissement en Afrique : Cotonou accueille les 2e assisses du CST/de l’AAE

Alain TOSSOUNON (Cotonou/Bénin)

Depuis le lundi 24 novembre 2014, les sociétés d’eau d’Afrique se retrouvent dans la capitale économique béninoise pour les 2e assises du Conseil scientifique et technique (Cst) de leur association. Sous le thème « Eau et assainissement en Afrique : financements et solutions intelligentes », les membres de l’Association Africaine de l’Eau (AAE) renouvellent leur engagement d’inventer et d’imaginer de nouvelles solutions pour assurer un accès et un assainissement pour tous les Africains.

 

Les officiels au cours de l'ouverture des travaux

Les officiels au cours de l’ouverture des travaux

« L’Afrique a changé. Elle inspire confiance; consciente qu’elle est un enjeu majeur de la mondialisation, elle se trace un avenir et personne ne peut désormais la regarder sous un prisme déformant et négatif ». Si cette note d’espoir et d’espérance du Président du Conseil scientifique et technique (Cst) de l’AAE, Oliver Francois Gosso est partagée par un grand nombre d’observateurs, l’Afrique se trouve néanmoins confrontée encore au défi d’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous ses enfants.
En effet, dans ce continent d’avenir, plus de 2,5 milliards de personnes vivent toujours sans accès à une eau potable. Une véritable problématique qui pour le président Gosso, est un challenge « important » mais pas « insurmontable ». Aujourd’hui, soutient-il, après la rencontre de Kampala qui s’est penchée sur les solutions pour accélérer l’accès à l’eau et aux services d’assainissement, l’heure était venue de réfléchir sur la mobilisation des financements pour la mise en œuvre des solutions intelligentes. Mais pour lui, pour relever ce défi, il faut oser et essayer. Et l’Association africaine de l’eau peut compter sur ses atouts et la crédibilité dont elle bénéficié auprès des institutions des Nations Unies, du Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW)…Car, au-delà de l’accès à l’eau et à l’assainissement, les problématiques du réchauffement climatique, de la désertification, la pollution de l’eau et des sols…n’autorisent plus l’inaction, a signifié le directeur général de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb), David Babalola. En se félicitant d’accueillir l’organisation de ces assises de réflexion en terre béninoise, il a indiqué que les défis de l’accès à l’eau et aux services d’assainissement posent sans nul doute, la question du droit à l’eau et à l’assainissement pour les populations. Ainsi, avec les assises de Cotonou, il a fondé l’espoir de voir les participants « explorer toutes les pistes de solutions concrètes et viables pour des actions nationales et internationales en matière de maîtrise et de gestion des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement.
L’assainissement aussi important que l’eau

Une forte mobilisation des acteurs au rendez-vous de Cotonou

Une forte mobilisation des acteurs au rendez-vous de Cotonou

En faisant le constat que les fora mondiaux et internationaux ont contribué ces dernières années à faire progresser la compréhension de tous sur les enjeux liés à l’eau, le ministre en charge de l’eau, Barthélémy Kassa, qui a ouvert les travaux a signifié qu’il est temps de sortir de l’oubli, la question de l’assainissement des eaux usées en milieux urbains et périurbains. « La question de l’eau potable est d’importance capitale, mais il y a également un autre sujet aussi bien capital que l’on ne met pas toujours bien en exergue, il s’agit de l’assainissement », a-t-il souligné. Mieux, il a soutenu que « l’assainissement plus encore que l’eau potable, est le défi le plus lourd que nous avons à relever ». Ainsi, face à l’absence de système d’évacuation collectif des eaux usées dans les pays africains, il est important de doter les sociétés d’eau d’instruments et de technologies adéquats et d’un cadre institutionnel efficace. Egalement, il préconise des actions solidaires et c’est pour cela qu’il salue la contribution de l’AAE. « Le salut est permis pour un espoir de développement harmonieux du secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique », a-t-il conclu.

Ainsi, durant ces assises, des thématiques diverses liées à la disponibilité de l’eau, sa qualité, sa répartition inégale, sa bonne gestion…Au cours des assises, une cérémonie de dédicaces de l’ouvrage « l’Afrique et l’eau » écrit par les experts africains sous la direction de Claude Jamati aux éditions Alphares se déroulera pour une fois encore, mettre en débat, la problématique de l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique.

November 20, 2014

Accès aux toilettes améliorées au Sénégal : le taux de couverture progresse dans la région de Matam

Bachir SANE (Sénégal)

Plusieurs milliers de personnes ont accès aux toilettes dans la région de Matam. Des organisations projettent de construire entre 1.500 et 2000 toilettes améliorées entre 2015 et 2016. C’est ce qui ressort d’un document transmis à la presse.

La journée mondiale des toilettes a été célébrée pour la première fois au Sénégal, à Ndiaffane Bélithindy, dans la commune de Agnam Civol, dans la région de Matam. Ce choix est justifié par les progrès enregistrés dans cette zone au cours de ces dernières années. « 43 villages ont été déclarés fin de défécation à l’air libre, dans la commune Agnam Civol. Il s’est agi d’agir sur les consciences afin de changer des comportements. Les comités de salubrité travaillent dans le sens de pérennisation des acquis », a laissé entendre le représentant du Gsf. Selon un document transmis à la presse, 6700 latrines familiales et 25 blocs sanitaires scolaires ont été construits dans le cadre de la mise en œuvre du sous programme Pepam IDA financé par la Banque mondiale alors que 200 latrines familiales sont réceptionnées dans le cadre du Projet intégré hygiène et assainissement rural dans la région de Matam.
Le secrétaire général du Conseil départemental de Matam, Chérif Mamadou Kébé a pour sa part souligné que l’acte III de la décentralisation leur l’opportunité de rompre le cercle vicieux de la pauvreté. Le gouverneur de Matam n’a pas manqué de souligner les défis à relever. « Des efforts ont été faits pour accroître l’accès à l’assainissement mais beaucoup reste à faire. Il me plaît de souligner la synergie des acteurs pour aller de l’avant », a apprécié le gouverneur de la région de Matam.
La disponibilité des toilettes participe à la prévention des maladies. En réalité si l’on se réfère à un document de WaterAid, près 1.400 enfants meurent tous les jours de maladies diarrhéiques résultant du manque d’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement. L’Afrique détient le taux d’incidence le plus négatif, 277.794 enfants perdent la vie pour les causes précitées. C’est pour cela que cette organisation a préconisé des solutions pour s’attaquer à cette problématique. « WaterAid demande l’adoption d’un objectifs de développement durable dédié à l’eau et à l’assainissement pour épargner des vies et améliorer la santé des enfants. Il est essentiel que chacun ait un accès de base à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030 », lit-on dans un document transmis à la presse.
L’espoir est pourtant permis puisque selon Mamadou Ndom, la JICA va renforcer ses interventions dans les zones rurales. Le nombre de bénéficiaires d’ouvrages de base de l’assainissement pourrait augmenter. Il y a un projet de construction de 15.00 à 2.000 toilettes décentes entre 2015 et 2016. En tout état de cause, l’inaccessibilité à ces ouvrages a des incidences négatives sur la santé des populations et notamment sur celles des couches vulnérables. « Le manque de toilettes décentes expose des personnes à des maladies. Les femmes et les filles sont exposées à des violences physiques à des agressions. Mais WaterAid et l’Etat du Sénégal et ses partenaires vont travailler pour renverser cette tendance », a soutenu Apollo de l’Ong WaterAid.
Le représentant du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Djibril Gaye a abordé dans son intervention les défis auxquels, il faudra s’attaquer. « “Egalité et dignité” est le thème de l’édition de la journée de cette année que nous célébrons présentement ici dans la commune de Agnam Civol avec comme objectif d’appeler à l’action et de souligner l’urgence de mettre fin à la défécation en plein air, notamment pour les femmes et les filles qui sont particulièrement vulnérables », s’exprime Djibril Gaye. Aujourd’hui, il est nécessaire de faire bouger les lignes dans des zones rurales. En effet selon un rapport conjoint Oms/Unicef, sur les progrès en matière d’assainissement et alimentation en eau près de 2, 5 milliards de personnes soit un tiers de la population mondiale seront sans ouvrage d’assainissement amélioré en 2015. Au Sénégal la situation n’est pas reluisante, si l’on se réfère aux dernières données disponibles. « Au Sénégal, 6,6 millions de Sénégalais n’ont pas accès à des toilettes décentes, ce qui a des conséquences désastreuses en particulier sur le bien-être, la santé, l’éducation et l’autonomie des femmes et des jeunes filles », rappelle Djibril Gaye.