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December 2, 2016

Fin du 7e RWSN d’Abidjan: Les experts engagés pour une eau pour tous pour le monde rural

Alain TOSSOUNON (Abidjan/RWSN)

Les rideaux sont tombés ce jour jeudi 2 décembre sur le Forum international sur l’accès à l’eau en milieu rural (RWSN). Au cours de la cérémonie qui marque officiellement la fin des travaux de cette plateforme des experts de l’eau en milieu rural, les participants ont renouvelé leur engagement à relever les défis et lever les obstacles afin de permettre aux communautés des zones rurales, de disposer de l’eau potable sans exclusion.

ne vue partielle des participants à la cérémonie de clôture

Une vue partielle des participants à la cérémonie de clôture

Avant les interventions de fin des retrouvailles de cette grande famille des experts venus de partout dans le monde pour défendre la cause des personnes défavorisées, les participants ont eu droit à une synthèse des travaux suivie de vibrants témoignages. Pour tous ceux qui étaient à la première édition, il y a trente ans, les temps ont beaucoup changé. Parce que, tout simplement, les défis ne sont plus les mêmes. Alors qu’hier, on ne parlait que de la gestion communautaire, aujourd’hui plusieurs thématiques sont désormais à l’ordre du jour. Au nombre de ces thématiques, on peut citer le Partenariat-public-privé (Ppp), le suivi dans la gestion, la responsabilité des collectivités locales, l’utilisation des TIC et les droits humains. Ainsi, de plus en plus, on est convaincu que « sans le respect des droits à l’eau et à l’assainissement, on ne peut atteindre l’Odd6 ». En faisant la synthèse des trois jours de travaux, tous les participants ont été invités à réfléchir sur des questions clés qui constituent les défis majeurs à relever pour une eau pour tous en milieu rural. En premier, il s’agit de desservir tout le monde. Car, dans la recherche de l’accès universel, personne ne doit être oubliée. Si de progrès ont été accomplis ces dernières années, il reste que les politiques et stratégies mises en place doivent toucher toutes les communautés sans exclusion. Le deuxième défi est l’amélioration de la qualité du service. Parce qu’il faut faire en sorte que l’eau soit disponible dans les ménages et non plus seulement dans la localité afin d’éviter aux populations la corvée d’eau. L’autre défi majeur est celui de la durabilité. Et aujourd’hui, la durabilité ne doit plus être un slogan mais une action qui doit amener à rechercher des solutions efficaces pour assurer la pérennité du service. Enfin, la question des données fiables doit être au cœur des interventions. Leur disponibilité est importante pour prendre les bonnes décisions. Elles favorisent également le suivi et l’évaluation efficace des coûts.
Au total, le 7e RWSN aura été une occasion de mettre en débat les problématiques émergentes auxquelles sont confrontés les acteurs et experts qui travaillent pour l’approvisionnement en eau au profit des communautés du monde rural. Le principal message qui en ressort, est que toutes les approches et expériences réussies doivent contribuer à rendre professionnelle la gestion du secteur et améliorer la qualité du service. Des questions comme les changements climatiques et la qualité de l’eau ne doivent pas être négligées.
Face à la passion et à l’engagement de tous les participants, la Directrice du Secrétariat exécutif du réseau des experts, Dr Kerstin Danert, a indiqué que pour l’avenir, le réseau doit s’ouvrir à d’autres membres et aux nouvelles solutions. « Le voyage pour la recherche des meilleures approches et pratiques doit continuer », a-t-elle souligné. En clôturant le forum, le représentant du ministre des infrastructures économiques, Berté Ibrahima, a félicité tous les participants pour les fructueux échanges. Il a signalé que pour la Côte d’Ivoire, le forum a été une véritable opportunité d’apprentissage sur les approches innovantes et réussies qui lui permettront, d’affiner sa politique et ses stratégies pour rendre davantage professionnelle le secteur pour le bonheur des populations du monde rural.
Le forum qui se poursuit vendredi 2 décembre avec les visites de terrain et quelques sessions, a pris fin sur une note d’espoir qu’un monde rural dans lequel toutes les populations ont accès à l’eau potable est possible.

December 1, 2016

Petites villes et villes périurbaines: Quels modes de gestion efficace du service de l’eau ?

Alain TOSSOUNON (Abidjan/RWSN)

Dans les petites villes et les villes situées en milieu périurbain, les modes de gestion du service de l’eau utilisés jusque-là ont montré leurs limites. Au 7e forum international pour  l’accès à l’eau des populations du monde rural (RWSN), plusieurs approches aux résultats satisfaisants prouvent toute leur efficacité. 

De la gestion déléguée du s

Ouvrage réalisé dans un village de la commune rurale de Torodi (Niger) Photo: I.M

Ouvrage réalisé dans un village de la commune rurale de Torodi (Niger) Photo: I.M

ervice au co-financement avec un opérateur privé ou encore la gestion par des sociétés provinciales publiques, plusieurs modes de gestion se révèlent efficaces pour relever le défi de l’approvisionnement en eau des populations des petites villes ou villes périurbaines.

En Haïti où l’expérience de la gestion communautaire a été un échec dans les villes de petite taille (0 à 10.000 habitants) dans les années 1980, on est passé à la professionnalisation de la gestion du service. Sur la base d’un contrat qui lie la commune, l’opérateur privé et les usagers,  on assiste à une délégation de la gestion du service avec l’introduction du paiement de l’eau au volume. Si dans une telle approche, trouver des opérateurs privés compétents ou faire payer l’eau aux usagers restent des défis, la continuité du service est assuré avec efficacité. Dans le cas du Niger qui a été présenté par Idrissa Moussa de la fondation Swissaid, c’est l’expérience d’un système multi-villages qui est en marche.

En effet, dans ce pays où en 2015, le taux de desserte est encore de 50%, le recours au contrat d’affermage s’est avéré nécessaire. Dans cette approche de Partenariat-Public-Privé (PPP), il revient à l’opérateur privé d’assurer l’entretien et la maintenance des ouvrages. Au nombre des résultats de ce dispositif, on retient une réduction des charges de gestion au niveau de la commune et surtout, la baisse du taux de panne à 3,16%. Mais, comme dans le cas de Haïti, les défis de cette approche restent la faible capacité de certains délégataires, le respect des engagements contractuels et la réticence de poches de populations à accepter la gestion déléguée.

Contrairement à ces deux approches fondées sur le Partenariat-public-privé (Ppp) dans lequel l’opérateur ne participe pas à l’investissement, dans le cas de l’expérience de Madagascar, le privé participe au financement de la construction de l’ouvrage.  Appelé « investisseur-gestionnaire », l’opérateur privé participe à hauteur de 15% pendant que le projet d’appui apporte 85% du financement. Dans ce dispositif, Hertiana Alain R. de Helvetas swiss a indiqué que le partage de responsabilités est établi à travers une charte multiacteurs qui engage la commune qui fixe le prix de l’eau et les normes de construction de l’ouvrage, le privé qui gère et assure l’entretien et la maintenance de l’ouvrage, les usagers et le projet d’appui. S’il est important de rappeler que l’assurance de la rentabilité commerciale est exigée pour entreprendre une telle approche, l’investisseur-gestionnaire ne peut disposer d’une marge bénéficiaire qu’à partir de la 5e année de l’opération. Ainsi, pour cette aventure, il faut absolument que le privé ose investir et que les clients soient actifs et prêts à payer le service. Ailleurs au Vietnam où le secteur privé n’est pas trop développé, c’est une approche de marketing social qui est testée pour rendre efficace la gestion du service par des sociétés publiques installées au niveau provincial. Grâce à cette approche qui permet de travailler à la fois sur l’offre et la demande, 150.000 clients sont desservis par ces sociétés provinciales de distribution d’eau. La vente de l’eau est améliorée et le taux de branchement au réseau est passé de 43% à 102% de 2013 à 2016.

Au total, le Partenariat-public-privé (Ppp) apparaît de plus en plus comme un recours pour améliorer le service de l’eau aux populations des villes de petite taille ou des villes situées en milieu périurbain. Mais, la gestion par le public peut s’avérer efficace grâce à un marketing social qui permet d’agir à la fois sur la clientèle et le personnel.

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