Alain TOSSOUNON (Abidjan/RWSN)
Les rideaux sont tombés ce jour jeudi 2 décembre sur le Forum international sur l’accès à l’eau en milieu rural (RWSN). Au cours de la cérémonie qui marque officiellement la fin des travaux de cette plateforme des experts de l’eau en milieu rural, les participants ont renouvelé leur engagement à relever les défis et lever les obstacles afin de permettre aux communautés des zones rurales, de disposer de l’eau potable sans exclusion.
Avant les interventions de fin des retrouvailles de cette grande famille des experts venus de partout dans le monde pour défendre la cause des personnes défavorisées, les participants ont eu droit à une synthèse des travaux suivie de vibrants témoignages. Pour tous ceux qui étaient à la première édition, il y a trente ans, les temps ont beaucoup changé. Parce que, tout simplement, les défis ne sont plus les mêmes. Alors qu’hier, on ne parlait que de la gestion communautaire, aujourd’hui plusieurs thématiques sont désormais à l’ordre du jour. Au nombre de ces thématiques, on peut citer le Partenariat-public-privé (Ppp), le suivi dans la gestion, la responsabilité des collectivités locales, l’utilisation des TIC et les droits humains. Ainsi, de plus en plus, on est convaincu que « sans le respect des droits à l’eau et à l’assainissement, on ne peut atteindre l’Odd6 ». En faisant la synthèse des trois jours de travaux, tous les participants ont été invités à réfléchir sur des questions clés qui constituent les défis majeurs à relever pour une eau pour tous en milieu rural. En premier, il s’agit de desservir tout le monde. Car, dans la recherche de l’accès universel, personne ne doit être oubliée. Si de progrès ont été accomplis ces dernières années, il reste que les politiques et stratégies mises en place doivent toucher toutes les communautés sans exclusion. Le deuxième défi est l’amélioration de la qualité du service. Parce qu’il faut faire en sorte que l’eau soit disponible dans les ménages et non plus seulement dans la localité afin d’éviter aux populations la corvée d’eau. L’autre défi majeur est celui de la durabilité. Et aujourd’hui, la durabilité ne doit plus être un slogan mais une action qui doit amener à rechercher des solutions efficaces pour assurer la pérennité du service. Enfin, la question des données fiables doit être au cœur des interventions. Leur disponibilité est importante pour prendre les bonnes décisions. Elles favorisent également le suivi et l’évaluation efficace des coûts.
Au total, le 7e RWSN aura été une occasion de mettre en débat les problématiques émergentes auxquelles sont confrontés les acteurs et experts qui travaillent pour l’approvisionnement en eau au profit des communautés du monde rural. Le principal message qui en ressort, est que toutes les approches et expériences réussies doivent contribuer à rendre professionnelle la gestion du secteur et améliorer la qualité du service. Des questions comme les changements climatiques et la qualité de l’eau ne doivent pas être négligées.
Face à la passion et à l’engagement de tous les participants, la Directrice du Secrétariat exécutif du réseau des experts, Dr Kerstin Danert, a indiqué que pour l’avenir, le réseau doit s’ouvrir à d’autres membres et aux nouvelles solutions. « Le voyage pour la recherche des meilleures approches et pratiques doit continuer », a-t-elle souligné. En clôturant le forum, le représentant du ministre des infrastructures économiques, Berté Ibrahima, a félicité tous les participants pour les fructueux échanges. Il a signalé que pour la Côte d’Ivoire, le forum a été une véritable opportunité d’apprentissage sur les approches innovantes et réussies qui lui permettront, d’affiner sa politique et ses stratégies pour rendre davantage professionnelle le secteur pour le bonheur des populations du monde rural.
Le forum qui se poursuit vendredi 2 décembre avec les visites de terrain et quelques sessions, a pris fin sur une note d’espoir qu’un monde rural dans lequel toutes les populations ont accès à l’eau potable est possible.