L’ONG italienne ACRA (Cooperazione Rurale in Africa e America Latina), la Communauté Urbaine de Cherbourg Octeville et le Réseau International pour l’Intégrité de l’Eau (WIN) ont organisé, ce 6 mars 2013, un atelier de restitution des résultats de l’évaluation annotée de l’intégrité de l’eau. L’exercice a été conduit en novembre 2012 à Ziguinchor, en Casamance, notamment dans l’arrondissement de Tenghory et dans le cadre du Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire du Sénégal (PEPAM).
Quasiment, l’ensemble des acteurs du secteur de l’eau au Sénégal, en général et en Casamance, en particulier ont pris part à la rencontre d’échanges et de validation des résultats de l’évaluation. Présidant la cérémonie d’ouverture, M. Amadou Diallo, Coordonnateur du PEPAM a souligné que « la délivrance du service de l’eau requiert non seulement une mobilisation plus accrue de moyens pour améliorer les conditions d’accès des populations à une eau potable et à des services adéquats d’assainissement, la promotion d’une approche durable à travers le recours à la gestion intégrée des ressources en eau mais également et surtout la définition d’un cadre et des instruments adaptés pour une gouvernance vertueuse du secteur associant les différentes parties prenantes ». Le Sénégal, par exemple, a réalisé beaucoup d’investissements en milieux urbain et rural pour améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement des populations. Et des résultats importants ont été atteints en vue de l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le Développement. Seulement, le contrôle des performances dans la délivrance du service, d’appui-conseil aux différents acteurs et de régulation, entre autres nécessitent plus d’implication et de rigueur.
« Dans cette perspective, l’étude réalisée par ACRA en collaboration avec Water Integrity Network est une initiative consistante et pertinente qu’il s’agit d’élever au rang d’instrument de référence que les pouvoirs publics, les autorités sectorielles notamment, devront promouvoir et surtout prendre en compte dans le cadre de l’élaboration de la Nouvelle Lettre de Politique Sectorielle dont le processus sera lancé prochainement en vue de la définition d’une vision à l’horizon 2025 » conclut M. Diallo.
Dans son mot de bienvenu, Monsieur Armand HOUANYE de WIN, a constaté, pour s’en désoler, que malgré les efforts consentis ici et là, « l’accès à l’eau potable et à un assainissement amélioré reste pour une grande partie de la population des pays dits en développement un défi majeur qu’il convient de relever. Au nombre des causes entravant cet accès, l’on peut citer entre autres la mauvaise gouvernance et la corruption qui font que les plus nécessiteux et les plus pauvres ne puissent pas jouir pleinement de ce droit ». D’où l’ambition de WIN de développer, promouvoir et disséminer, avec ses partenaires, des outils et méthodologies visant à promouvoir l’intégrité de l’eau. L’un de ces outils et pas des moindres est l’« Evaluation Annotée de l’Intégrité de l’Eau (EAIE) » qui a été appliqué dans ce projet Pepam/ Acra à Tenghory, dans le sud du Sénégal. L’outil EAIE, présentée par Monsieur Demba Diallo de WIN, fait une révision des règles et des mécanismes qui gouvernent le secteur. Elle se base sur l’analyse de 3 piliers d’intégrité que sont la Transparence, la Reddition des comptes et la Participation et cela, dans 5 domaines essentiels: Politique et Législation, Régulation, Projets et Programme d’Investissement, Prestation de Services et Législation Anti-corruption.
Le rapport a montré que de gros efforts ont été faits en matière d’intégrité et de gestion dans le projet mais que le chemin est encore long. Les interventions et autres échanges devront permettre de « peaufiner les activités de suivi et l’intégration des actions prioritaires dans les différents agendas et processus afin de faire de l’intégrité de l’eau, un levier de l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans la région de Ziguinchor et au Sénégal ». Tout un programme !
Racine Kane