Accès à l’eau potable dans le nord du Sénégal : SENSE trace la voie à suivre

Paule Kadja TRAORE  (Dakar-Sénégal)

Le Sénégal a  accompli des progrès en matière d’accès à l’eau potable dans le monde rural. La couverture universelle est presque à portée de main. Toutefois des défis subsistent. Ces contraintes ont été évoquées, lors de la réunion  du comité de pilotage du projet de recherche-action SENSE (Suivre ensemble les services publics de l’eau potable) tenue le 8 mai à Saint-Louis. C’était en présence des maires, des partenaires et des bénéficiaires.

L’accès à l’eau potable en milieu rural                                        (Sénégal)

Les avancées du Sénégal dans la gouvernance de l’eau potable sont modestes au vu de la situation actuelle. En effet, même si le taux d’accès à l’eau potable a évolué de façon significative, avec une nette tendance vers l’atteinte de l’ODD6, le rapport sur la gouvernance de l’eau au Sénégal relève plusieurs limites. Le SENSE (Suivre ensemble les services publics de l’eau potable)  mis en œuvre par le Gret avec l’UGB et l’ARD de Saint-Louis a présenté, ce mercredi un document qui note, à côté des performances, certaines inquiétudes des populations défavorisées qui n’ont toujours pas accès à l’eau à leur convenance. Ces dernières   payent presque quatre fois plus cher que les usagers d’eau courante dans certaines parties. En plus le rapport soulève des questions liées à la qualité de l’eau qui n’est pas souvent conforme aux normes de l’Oms. A cela s’ajoute des fermiers qui ne remplissent parfois leurs cahiers de charge.

Concernant la qualité du service, un défi majeur est à relever. A vrai dire il a été constaté, dans le monde rural, que le liquide précieux ne présente pas des caractéristiques tolérées pour être consommée sans risque.

L’arrivée de la délégation de services publics de l’eau (Dsp)  a suscité beaucoup d’interrogations au niveau des représentants locaux, lors de la réunion du SENSE. Les maires présents notamment celui, de Ross Béthio et de Dangana ont mis l’accent sur l’état désuet des forages. Ils ont posé des questions sur l’opportunité de confier la gestion des forages à des privés.

L’OFOR expose les avantages de la gestion des forages par le privé

Selon le chef de la cellule de communication de l’OFOR, Pape Moustapha Guèye, aujourd’hui, leur établissement  tire un bilan positif de la Délégation de Service Public. Mieux, le contrôle de la qualité de l’eau est une exigence. « Le service de l’eau s’est nettement amélioré du point de vue de la qualité. Nous exigeons de ces fermiers des analyses bactériologiques chaque mois. En plus, nous avons engagé des services pour des contre analyses », a rassure-t-il. Contrairement aux ASUFOR, informe le chef de la cellule communication, le temps de pannes des forages est réduit, autrement dit, nous intervenons plus rapidement pour les dépannages. « Nous pensons qu’aujourd’hui, ça se passe bien même si nous pouvons avoir des difficultés par ci et par là. Il y aura toujours des réfractaires à la Réforme. Nous menons des missions régulières sur le terrain pour voir si le fermier respecte le cahier des charges », argue-t-il. Néanmoins, il invite la population à les saisir en cas  de non satisfaction.

SENSE : Le tampon  entre les usagers et les services publics

Selon le Coordonnateur du SENSE, Djiby Sarr, C’est dans le cadre d’améliorer de manière systémique de la qualité des services publics d’eau potable en milieu rural  que le Sénégal a opté pour la gestion professionnelle à travers la Délégation de Services Publics de l’eau (DSP). De ce fait, de nouveaux acteurs se mettent progressivement en place, faisant ainsi évoluer les rôles des différentes parties prenantes.

Le  nouveau cadre institutionnel appelle à interroger en particulier la place des usagers dans la gestion de l’eau. Et le projet SENSE indique  son coordonnateur s’inscrit dans la dynamique de contribuer à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi de politiques inclusives dans le domaine de l’hydraulique rurale par la co-construction d’espaces de concertation dans l’optique de promouvoir de nouvelles formes de régulation entre l’Etat, la société civile, les collectivités locales et le secteur privé. Cette recherche action a pour but d’interroger les représentations et perceptions des acteurs, des besoins d’organisations  de la société civile, la réponse à la problématique liée à la participation et à la concertation entre les parties prenantes en vue de l’amélioration de la qualité du service d’eau potable dans des zones ciblées.

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