Archive for ‘Senegal’

May 13, 2019

Marketing de l’assainissement: Une alternative de lutte contre la défécation à l’air libre

Paule KADJA (Dakar/Sénégal)

La défécation à l’air libre entretient le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté. Elle est l’une des causes de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, de la malnutrition, de la pauvreté, avec de fortes disparités dans la répartition des richesses. Au Sénégal, cette pratique est plus répandu dans le monde rural, aussi pour contrer le fléau le projet Aicha a été crée. Piloté par le Gret  (Professionnels du développement solidaire), l’Ard (Agence régionale de développement) de Saint-Louis et la Division régionale de l’assainissement, le projet se donne  pour objectif d’apporter une répondre durable aux besoins d’accès à l’assainissement amélioré du plus grand nombre. Le marketing social de l’assainissement Aicha est un programme qui consiste à l’utilisation des outils adaptés aux besoins et aux attentes des populations, apporte des bénéfices certains. Les magasins de production et de vente de toilette permettent d’augmenter l’équipement en toilettes hygiéniques et durables des ménages, tout en renforçant le tissu économique local. Dans ce dispositif, le ménage est un acteur qui joue un rôle actif et qui s’approprie l’équipement en assainissement dans lequel il a investi. Dans région de Saint-Louis, lieu qui abrite le projet, l’Atlas avait publié dans sa revue de 2015 que prés de 36% des ménages sans accès à un service d’assainissement pratiquaient la défécation à l’air libre, aujourd’hui à six mois de la mise en œuvre du projet 114 latrines ont été vendus. Soit un taux de 57% sur un objectif fixé par les parties prenantes à 200%.Ainsi le cadre de concertation sur la gouvernance du service de l’eau potable et de l’assainissement qui s’est tenu, ce mardi à Saint-Louis a été l’occasion de faire la promotion du marketing social de l’assainissement. Pour le Directeur de la division régional de l’Assainissement, ce projet est une alternative de lutte contre la défécation à l’air libre. Selon lui, cette nouvelle stratégie de l’assainissement en milieu rural est caractérisée par l’implication des populations et l’accompagnement de l’Etat qui promeut les ménages en facilitant l’acquisition des latrines au crédit. Toutefois, le Directeur de régional de l’Assainissement invite les collectivités territoriales à aider la population à disposer de latrines, car nombreux d’entre eux vivent dans la précarité. «Le chemin à parcourir reste long pour atteindre l’objectif fixé par les Objectifs de développement durable (ODD), à savoir assurer, d’ici à 2030 « l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles et des personnes en situation vulnérable ». Toutefois, le cadre de concertation a servi de tribune aux différents acteurs qui œuvrent pour l’accès à l’eau potable à l’assainissement pour faire l’évaluation de leurs interventions sur terrain et notamment, faire des recommandations pour la pérennisation de leurs activités. C’est dans cette perspective que le directeur de l’Agence de Développement Régional à inviter les acteurs à une mutualisation des efforts pour une meilleure rentabilité des services offerts à la population.  

May 13, 2019

Accès à l’eau potable dans le nord du Sénégal : SENSE trace la voie à suivre

Paule Kadja TRAORE  (Dakar-Sénégal)

Le Sénégal a  accompli des progrès en matière d’accès à l’eau potable dans le monde rural. La couverture universelle est presque à portée de main. Toutefois des défis subsistent. Ces contraintes ont été évoquées, lors de la réunion  du comité de pilotage du projet de recherche-action SENSE (Suivre ensemble les services publics de l’eau potable) tenue le 8 mai à Saint-Louis. C’était en présence des maires, des partenaires et des bénéficiaires.

L’accès à l’eau potable en milieu rural                                        (Sénégal)

Les avancées du Sénégal dans la gouvernance de l’eau potable sont modestes au vu de la situation actuelle. En effet, même si le taux d’accès à l’eau potable a évolué de façon significative, avec une nette tendance vers l’atteinte de l’ODD6, le rapport sur la gouvernance de l’eau au Sénégal relève plusieurs limites. Le SENSE (Suivre ensemble les services publics de l’eau potable)  mis en œuvre par le Gret avec l’UGB et l’ARD de Saint-Louis a présenté, ce mercredi un document qui note, à côté des performances, certaines inquiétudes des populations défavorisées qui n’ont toujours pas accès à l’eau à leur convenance. Ces dernières   payent presque quatre fois plus cher que les usagers d’eau courante dans certaines parties. En plus le rapport soulève des questions liées à la qualité de l’eau qui n’est pas souvent conforme aux normes de l’Oms. A cela s’ajoute des fermiers qui ne remplissent parfois leurs cahiers de charge.

Concernant la qualité du service, un défi majeur est à relever. A vrai dire il a été constaté, dans le monde rural, que le liquide précieux ne présente pas des caractéristiques tolérées pour être consommée sans risque.

L’arrivée de la délégation de services publics de l’eau (Dsp)  a suscité beaucoup d’interrogations au niveau des représentants locaux, lors de la réunion du SENSE. Les maires présents notamment celui, de Ross Béthio et de Dangana ont mis l’accent sur l’état désuet des forages. Ils ont posé des questions sur l’opportunité de confier la gestion des forages à des privés.

L’OFOR expose les avantages de la gestion des forages par le privé

Selon le chef de la cellule de communication de l’OFOR, Pape Moustapha Guèye, aujourd’hui, leur établissement  tire un bilan positif de la Délégation de Service Public. Mieux, le contrôle de la qualité de l’eau est une exigence. « Le service de l’eau s’est nettement amélioré du point de vue de la qualité. Nous exigeons de ces fermiers des analyses bactériologiques chaque mois. En plus, nous avons engagé des services pour des contre analyses », a rassure-t-il. Contrairement aux ASUFOR, informe le chef de la cellule communication, le temps de pannes des forages est réduit, autrement dit, nous intervenons plus rapidement pour les dépannages. « Nous pensons qu’aujourd’hui, ça se passe bien même si nous pouvons avoir des difficultés par ci et par là. Il y aura toujours des réfractaires à la Réforme. Nous menons des missions régulières sur le terrain pour voir si le fermier respecte le cahier des charges », argue-t-il. Néanmoins, il invite la population à les saisir en cas  de non satisfaction.

SENSE : Le tampon  entre les usagers et les services publics

Selon le Coordonnateur du SENSE, Djiby Sarr, C’est dans le cadre d’améliorer de manière systémique de la qualité des services publics d’eau potable en milieu rural  que le Sénégal a opté pour la gestion professionnelle à travers la Délégation de Services Publics de l’eau (DSP). De ce fait, de nouveaux acteurs se mettent progressivement en place, faisant ainsi évoluer les rôles des différentes parties prenantes.

Le  nouveau cadre institutionnel appelle à interroger en particulier la place des usagers dans la gestion de l’eau. Et le projet SENSE indique  son coordonnateur s’inscrit dans la dynamique de contribuer à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi de politiques inclusives dans le domaine de l’hydraulique rurale par la co-construction d’espaces de concertation dans l’optique de promouvoir de nouvelles formes de régulation entre l’Etat, la société civile, les collectivités locales et le secteur privé. Cette recherche action a pour but d’interroger les représentations et perceptions des acteurs, des besoins d’organisations  de la société civile, la réponse à la problématique liée à la participation et à la concertation entre les parties prenantes en vue de l’amélioration de la qualité du service d’eau potable dans des zones ciblées.