Gestion communautaire de l’eau: L’analyse financière et l’autonomisation des communautés comme clés de réussite

Alain TOSSOUNON (Abidjan/RWSN)

Dans plusieurs pays, la gestion communautaire de l’eau connaît des fortunes diverses. Pourtant, pour assurer la continuité du service, on ne peut se passer des communautés dont l’implication est indispensable pour garantir la durabilité du service.

Autonomiser les communautés pour rendre efficace la gestion du service

Autonomiser les communautés pour rendre efficace la gestion du service

Dans la session consacrée au travail avec les organisations communautaires,  plusieurs approches qui font école ont été présentées pour une gestion communautaire de l’eau plus efficace. La première approche est fondée sur l’analyse financière. Elle consiste avant toute chose, à identifier les différents coûts relatifs à la gestion de l’ouvrage: l’investissement, le fonctionnement, le suivi. Une fois les coûts estimés, il s’agit d’apprécier la capacité des communautés à faire face à chaque type de coûts. Dans tous les cas, il n’est pas recommandé de mettre en service une infrastructure si les communautés ne peuvent pas supporter les coûts liés au fonctionnement indispensables pour assurer la continuité du service. En règle générale, les ONG mènent des enquêtes préliminaires dont les données se révèlent insuffisantes pour apprécier cette capacité des communautés à faire face aux différents coûts alors que cela est nécessaire. Dans des pays fragiles comme la République Démocratique du Congo (RDC), la prise en compte des coûts relatifs au suivi est encore plus importante. C’est pourquoi, lorsque les communautés sont assez pauvres pour supporter les coûts, on peut faire recours aux Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour leur permettre de disposer de ressources pour supporter les coûts d’entretien et de fonctionnement des équipements.

L’automisation des communautés, un gage de pérennisation du service

Avec l’approche basée sur la co-production institutionnelle présentée par Astor Suominen de Ramboll et expérimentée en Ethiopie, les communautés sont au cœur du dispositif institutionnel. « Nous devons toujours écouter les communautés. Elles doivent toujours avoir leur mot à dire », a-t-il martelé.

En effet, cette approche fait des communautés, les artisans de leur propre destin en matière de gestion des points d’eau. Car, la responsabilité de la gestion des fonds leur est confiée totalement pendant que les collectivités locales jouent un rôle de facilitation. Une telle approche, en plus du fait qu’elle met les communautés au centre du dispositif, favorise la reddition des comptes et les audits publics. Les assemblées de village permettent aux communautés de suivre au quotidien la gestion de leur point d’eau et les fonds générées par la vente de l’eau sont versées dans un compte ouvert dans les banques primaires ou structures de microfinance présentes dans les villages.  Chaque citoyen exerce alors  son droit de regard sur la gestion faite du point d’eau. Si cette approche permet d’avoir un fort taux de fonctionnalité des ouvrages, elle favorise aussi le renforcement de la démocratie locale.

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