Services information REJEA/Niger
Du 7 au 8 mai 2014, Global Water Initiative (GWI) avec la collaboration du Ministère de l’Agriculture a organisé à Konni dans la région de Tahoua, un forum national sur la sécurisation des droits fonciers sur l’irrigation. Cette rencontre a permis à tous les acteurs dans le secteur de l’agriculture irriguée (HC3N, ONAHA, Code Rural du Niger, UICN, IIED et AFD) de réfléchir et faire des propositions non seulement dans la sécurisation des droits fonciers mais aussi de la valorisation et la sécurisation de la production agricole. La présence des autorités régionales et coutumières a donné un cachet particulier à ce forum.
En effet, Global Water est une initiative pour l’Afrique de l’ouest dans l’utilisation rationnelle de l’eau. Ce programme est mis en œuvre par l’Institut International pour l’environnement et le développement (IIED) et l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il concerne le Mali, le Niger, le Burkina-Faso, le Sénégal et la Guinée.
Le programme se développe autour de la thématique de la production agricole liée aux grands barrages et périmètres, et place les producteurs au centre des politiques de gestion de l’eau efficace et la sécurité alimentaire.
Ce forum a été place sous la présidence du Directeur de cabinet du ministre d’Etat et de l’agriculture Dr Seydou Oumarou, représentant le ministre Abdou Labo empêché. Pour le directeur de cabinet, la gouvernance foncière en tant que mécanisme d’accès, d’utilisation et de dévolution des droits sur la terre, apparaît aujourd’hui comme un enjeu majeur.
Or, les terres cultivables sont de moins en moins fertiles et les tailles de plus en réduites pour les besoins de l’exploitation tandis que la population augmente. Cette situation est exacerbée par le fait que les périmètres réalisés ne soient pas délimités ni immatriculés dans le livre foncier ce qui rend la sécurisation juridique des périmètres difficiles.
A titre d’exemple dans le domaine de l’irrigation, l’Etat du Niger dispose d’environ 16.300ha de terres irriguées sur 73 aménagements hydro agricoles (AHA). A travers l’initiative 3N, « Le programme accroissement des productions sous irrigation », il a été prévu la réalisation de 10.000ha de nouvelles terres et la réhabilitation de 10.000 ha d’anciens périmètres à l’horizon 2015.
Pour corriger ces erreurs sur le foncier rural, Global Water Initiative a mené plusieurs études sur la gestion du foncier sur le site aménagé de Kandadji où 30.000ha seront engloutis par les eaux. Cette étude a permis de concéder aux personnes concernées une compensation juste des pertes. C’est dans cet esprit que l’Etat a prévu d’élaborer un « bail emphytéotique ». C’est un bail à long terme qui inclut le droit de le vendre, de prêter, de louer ou de mettre en gage la parcelle octroyée.
Dr Seydou Oumarou a demandé aux participants et aux partenaires de continuer les réflexions afin d’orienter les politiques et stratégies nationales vers une harmonisation des pratiques qui permettraient de sécuriser à la fois l’Etat et les producteurs sur les périmètres publics.
Quant au Coordonnateur régional du programme Eau et Zone Humide, Pr Awaïss Aboubacar, il a réitéré l’engagement de GWI (consortium IIED/UIN, appuyé par la fondation HGB) à soutenir l’Etat dans la recherche d’une compensation juste des populations. Il est convaincu que le respect des droits et les obligations des uns et des autres (Etat +paysans) conduiront à une meilleure sécurisation des terres. L’objectif serait d’aider l’Etat à mettre en valeur 45.000 ha d’irrigation dans la vallée du fleuve au profit des populations a-t-il conclu.
Au terme des deux jours de réflexion, les participants au forum ont formulé des recommandations et des suggestions pour le respect des droits des populations à jouir pleinement des compensations justes qui leur seront octroyé.