Gouvernance dans le secteur de l’eau: La société civile alerte sur les tendances qui se dessinent sur la privatisation

Revisiter la gouvernance liée au secteur de l’eau afin de corriger les disparités, est une nécessité, selon la société civile qui tire la sonnette d’alarme.

«Le droit à l’eau est-il menacé »? Cette question qui était le thème de la table ronde sur la gouvernance de l’eau, organisée dans le cadre de la célébration de la journée mondiale sur l’eau, a trouvé une réponse au niveau des différents acteurs de la société civile, parmi lesquels Water Aid, Article 19, Enda et le réseau des journalistes en eau hygiène et assainissement. Lors de la rencontre, les acteurs ont insisté sur la nécessité de revisiter la gouvernance liée au secteur de l’eau afin de corriger les disparités et de garantir le droit à l’eau. Mignane Diouf, coordonnateur du forum social, pense que «cette journée est l’occasion pour alerter sur les tendances de privatisation qui se dessinent, de doutes sur la qualité de l’eau et les tendances de marchandisation de l’eau dans des sachets dans des conditions pas du tout bien. On ne sait pas qui donne l’autorisation et qui fait le suivi». M. Diouf indique aussi qu’il faut travailler à ce que la nappe phréatique des villes comme Dakar ne soit pas souillée, avec les usines et tout le mécanisme de l’écosystème qui peut constituer un danger dans la qualité de l’eau». Mignane Diouf reste convaincu que «le droit à de l’eau de qualité est menacé au Sénégal. Il explique : «Son eau potable vient de 200 km et rien n’est fait pour qu’en cas d’incident, comme celui qui s’est passé à Keur Momar Sarr, qu’on puisse avoir une issue de secours». Pour lui, « le droit à l’eau doit être conçu comme une question de souveraineté nationale».

La Directrice régionale de Water Aid pour l’Afrique de l’Ouest Mariame Dem, pense qu’il est «inacceptable» qu’au troisième millénaire que des gens continuent à mourir du fait du manque d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Il y a urgence à changer cet Etat de fait». Car pour elle, «l’accès à l’eau n’est pas simplement ouvrir les robinets et de disposer du liquide précieux, cela va au-delà, il s’agit d’une question de démocratie, de développement et de dignité humaine». Elle renseigne qu’« il y a 107 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement ». Mme Dem a aussi abordé la qualité de l’accès à l’eau et la question de l’accessibilité. «Il faut avoir un système qui permet que : quel que soit le niveau de revenu, quel que soit le milieu dans lequel on vit, quel que soit son sexe, qu’on ait accès aux conditions requises en termes de qualité, de quantité d’accès à l’eau potable. On dit souvent que l’eau est source de vie, mais elle est aussi source de maladie, de conflits et de sous-développement».

(Jacques Ngor SARR/Dakar)

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